Parti depuis le Centre spatial guyanais sur un lanceur Ariane 6 le mardi 12 août 2025, l’instrument IASI-NG (Interféromètre Atmosphérique pour le Sondage Infrarouge Nouvelle génération) qui équipe le satellite de météorologie Metop-SGA1 a livré ses premières mesures de sondage de l‘atmosphère. Suite à l’acquisition de ces premières données, les activités de vérification vont se poursuivre afin d’assurer l’étalonnage précis de l’instrument et l’ajustement des paramètres de la chaîne de traitements. Cette phase, appelée calibration/validation, assurera la disponibilité de spectres atmosphériques parfaitement calibrés, dans l’optique de démarrer une distribution opérationnelle des données vers les utilisateurs en 2026. La communauté scientifique internationale et les centres météorologiques les attendent avec impatience.
Metop-SGA1 est développé par l’ESA et opéré par EUMETSAT. A l’issue de la phase de recette en vol, EUMETSAT assurera la gestion des données opérationnelles de tous les instruments à son bord. La responsabilité technique de l’instrument IASI-NG a été confiée au CNES, y compris durant la phase de recette en vol, avec le soutien du CNRS, et de Météo-France. Le CNES a également développé une partie de la chaîne de traitement EUMETSAT des données brutes issues de l’instrument pour élaborer les données de caractérisation de l’atmosphère. De plus, le CNES s’occupe du développement et de l’exploitation d’un centre d’expertise technique pour le suivi des performances en orbite de l’instrument. La réalisation de l’instrument a été confiée par le CNES à Airbus Defence and Space, à partir des spécifications instrumentales et des objectifs scientifiques élaborés par la communauté scientifique.
IASI-NG est un instrument dédié à l’observation de l’atmosphère au service de la météorologie, du climat et de la qualité de l’air. Il succède ainsi aux instruments IASI à bord de la première génération des satellites Metop depuis 2006. Avec des performances améliorées d’un facteur deux, il permettra de sonder l’atmosphère avec une précision inégalée, mesurant température, humidité et composition atmosphérique (ozone, méthane, dioxyde de carbone, aérosols, …) en continu sur plus de 20 ans, contribuant significativement au suivi du climat terrestre. Les laboratoires du CNRS sont particulièrement impliqués dans le traitement des spectres mesurés par IASI-NG afin d’en extraire les données géophysiques et climatiques nécessaires à la caractérisation et au suivi de l’atmosphère terrestre.
Les premières données de l’instrument IASI-NG ont été obtenues à partir des mesures brutes de l’instrument et de la chaine de traitements paramétrée grâce aux essais au sol de l’instrument. Ce premier spectre représente la composition de l’atmosphère au moment de l’acquisition par l’instrument au-dessus de Toulouse.
IASI-NG disperse la lumière provenant de la Terre et la sépare selon la fréquence. L'identité atmosphérique est définie par 16 921 points de données distincts (canaux spectraux), chacun pouvant être sélectionné individuellement et comparé globalement à n'importe quel autre endroit sur Terre. La donnée obtenue, appelée spectre de l’atmosphère, représente la quantité d’énergie mesurée en fonction de la fréquence de la lumière, et ce pour le domaine infrarouge dans lequel IASI-NG fait ses observations. La finesse de ces acquisitions, qui surpasse largement celles de son prédécesseur, permet d’identifier les molécules présentes dans l’atmosphère par leur signature caractéristique. Ces premiers spectres acquis le 30 septembre dernier, permettent déjà d’avoir un aperçu du vaste panel d’espèces chimiques auquel IASI-NG est sensible telles que le dioxyde de carbone, l’acide nitrique, le méthane ou encore l’ozone.